Pour expliquer et bien comprendre le concept du commerce équitable, on part du principe que toute personne qui travaille a droit à une rémunération équitable, laquelle lui permettra d’offrir et de garantir une existence conforme à la dignité humaine à elle-même et à sa famille.

Face à la domination du commerce mondial, le terme « commerce équitable » fait également référence à une base indispensable pour permettre également un développement équitable de tout un chacun d’un côté, mais aussi de fonder une économie respectueuse de tous les droits économiques, sociaux-culturels et environnementaux.

Mais qu’est ce que le commerce équitable exactement et en pratique ? Quelle est sa définition ? De quelle manière peut-on l’instaurer ? Et quels sont ses réels objectifs ?

La définition commerce équitable selon le FINE

Le FINE, Coordination informelle des acteurs du commerce équitable, regroupe internationalement différents organismes. Ensemble, ces derniers ont choisi depuis 2001 la définition suivante pour le vrai « commerce équitable » : « le Commerce Équitable est un partenariat commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud.

Les organisations du Commerce Équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel.»

Quels sont les critères généraux définissant le commerce équitable ?

Le commerce équitable ou aussi appelé le commerce juste se base sur différentes valeurs, lesquelles sont traduites en critères pour le définir, conformément à son cadre règlementaire. Pour la France, il s’agit de l’article 94 de la loi relative à l’économie sociale et solidaire datée du 31 juillet 2014 et de son décret d’application ; ainsi que de l’article 129 de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ou aussi appelée « loi Macron » datée du 06 août 2015 et de son décret d’application.

Ainsi, le commerce équitable repose sur 8 grands référentiels internationaux, à savoir :

  • Les critères économiques qui englobent l’accès au marché facilité, les relations commerciales à long terme, le paiement d’un prix juste, la transparence et la traçabilité, le préfinancement des commandes si besoin…
  • Les critères sociaux regroupant le respect total des conventions fondamentales de l’Organisme International du Travail ou OIT qui inclut le temps de travail, l’âge minimum, le revenu minimum, la liberté syndicale… Sont également considérés l’absence du travail des enfants et du travail forcé.
  • Les critères de renforcement et autonomie ou « empowerment » qui impliquent l’égalité des travailleurs, le fonctionnement d’une manière démocratique et participative au niveau des prises de décisions…
  • Les critères environnementaux ou le l’interdiction de l’utilisation de substances dangereuses, le respect de la biodiversité, l’utilisation des ressources naturelles, la bonne gestion des emballages et des déchets…
  • Et les critères de sensibilisation au niveau de la population par rapport aux enjeux d’un commerce international plus juste.

Quels sont les principaux enjeux du commerce équitable ?

Le commerce équitable connaît aujourd’hui une forte notoriété. Selon les derniers chiffres, près de 95 % des français sont sensibilisés au principe selon l’IPSOS en juin 2009. Seulement 9 ans auparavant, les statistiques étaient alarmantes avec seulement 9 % de personnes connaissant le commerce équitable.

La notoriété n’est évidemment plus l’enjeu principal du commerce équitable actuellement. Les priorités s’orientent davantage dans l’acquisition d’une plus nette visibilité et une démocratisation complète du processus de manière à ce que la population mondiale soit habituée à l’instauration d’un produit équitable.

De nombreux changements restent donc encore indispensables. A titre d’exemple, il existe certains leviers d’amélioration accessibles à tout producteur, où qu’il soit et exerce, à savoir :

  • La proposition d’un produit de qualité, encore plus d’efforts que ceux déjà réalisés
  • Le développement des lieux de consommation de produits équitables comme les hôtels, les restaurants, les distributeurs automatiques…
  • Le développement d’une commande publique équitable
  • Le renforcement de la transparence et de la lisibilité des engagements mais aussi des résultats pour les consommateurs
  • Et le renforcement de la visibilité du commerce équitable par la mise en place de campagnes de sensibilisation spécifiques et/ou l’organisation d’évènements spéciaux.