Face à la prolifération des prestations de voyage en masse et la promotion des « packages » tout compris, les touristes semblent aujourd’hui être considérés comme de simples consommateurs. Il va de soi que les répercussions négatives ne se soient pas faites attendre trop longtemps.
Obligés de réagir, des spécialistes du voyage, des tours opérateurs disposant d’une grande notoriété, et des acteurs locaux décident de mettre en place ce que l’on appelle le « tourisme equitable ». Mais de quoi s’agit-il exactement ? Qui en bénéficie le plus ?
La définition du tourisme équitable
Une charte du tourisme équitable est sortie en janvier 2009. Elle a été mise en place par la PFCE ou la Plateforme pour le commerce équitable, laquelle est un regroupement créé en 1997. Dans ce document, la définition du tourisme équitable et solidaire est la suivante : « Le tourisme équitable s’applique sur les principes du commerce équitable. Les opérateurs touristiques sont en partenariat direct avec les communautés locales, qui sont rémunérées équitablement et participent directement à l’élaboration commune et à la gestion des séjours.»
Comment se traduit cette définition dans la réalité ?
Ainsi dans le cas pratique, le séjour solidaire et le voyage equitable font référence à une stratégie visant à offrir une expérience à taille humaine, rare, composée de découvertes et d’échanges avec la population aux voyageurs. En même temps, il s’agit aussi d’apporter un développement équilibré aux régions visitées.
En d’autres termes, on pourrait regrouper les situations suivantes comme les piliers du tourisme solidaire :
- Le voyage loin des infrastructures touristiques, en petit groupe et en privilégiant les échanges et rencontres avec la population
- Le choix de sélectionner des hébergements appartenant à la population locale comme les villages, les gîtes, les hôtels de charme ou encore les campements
- La favorisation de l’économie locale via la restauration, le transport, la guidance, ou l’artisanat
- Le respect de la population, de son environnement et de sa culture
- Le financement des projets de développement gérés par les communautés locales grâce au reversement d’une partie des prix de voyage
- Le choix de s’orienter vers des opérateurs immatriculés au registre des opérateurs de voyages et des opérateurs professionnels
Quels sont les engagements d’un tourisme équitable ?
Pour être considéré comme étant un acteur du tourisme équitable, il faut notamment respecter les 5 engagements suivants :
- Le partenariat: ce qui implique une approche orientée vers les communautés d’accueil, les organismes de promotion locaux, les prestataires de services locaux, les agences de vente de séjours proposant une collaboration ou un partenariat à long terme. Ce sont elles qui intègrent les coûts sociaux et environnementaux dans le but de valoriser les apports de chacun dans la filière.
- La contractualisation concertée: pour l’élaboration d’un projet touristique, toutes les parties prenantes se doivent d’être consultées. Ce qui inclut les communautés résidentes, celles qui ne sont pas directement impliquées dans la mise en place des activités touristiques de leur région. Cette concertation se soldera par la suite par des contrats de prestations, lesquelles devront respecter les droits sociaux fondamentaux (OIT) et toute autre règle protectrice des travailleurs propre au territoire. La détermination des rémunérations des prestataires ainsi que des prix des prestations doit aussi suivre ce processus de concertation. Il est notamment question d’éviter une concurrence déloyale.
- Le développement local: est aussi un critère indissociable du tourisme responsable et solidaire. Il s’agit ici de prioriser les activités touristiques locales. Les bénéfices de ces activités seront majoritairement utilisés pour promouvoir le développement des projets locaux, lesquels sont tenus par des communautés d’accueil.
- La transparence: concerne les modes de décisions, les transactions financières et de tous les comptes généraux en relation avec les activités réalisées. Il s’agit aussi de véhiculer des informations de qualité à l’endroit des touristes avant et pendant leur séjour sur le territoire. Cette transparence règlemente le tourisme équitable de manière à ce que chaque acteur puisse contrôler la bonne marche de la filière.
- Les voyageurs responsables demeurent le 5ème et dernier engagement. Ceux qui acceptent cette forme de tourisme sont conscients que leurs actes et leurs attitudes peuvent déstabiliser les populations d’accueil et impacter sur le développement de la région qu’ils visitent.